S’il n’en reste qu’un Sur la placette un tapis vert Un Cyprès, six Pins centenaires Droits et hauts , des arbres majestueux Remarquables disent les hommes Des géants hauts de plus de vingt mètres S’élançant dans le ciel ils voyaient l’océan juste derrière les maisons Dressés comme des mâts Sains et fiers d’offrir leurs branches Aux oiseaux qui y trouvaient refuge Aux hommes qui appréciaient leur beauté et profitaient de leur ombre apaisante l’été Absorbant pour les hommes Leur part de carbone Mais ces géants ne sont plus Un petit homme qui avait peur d’eux a décidé de leur sort Et six grands pins ont été abattus D’effrayantes machines sont arrivées Dépensant quantité d’énergie Sans aucun respect, faisant fi de leur âge Pour les massacrer, les tronçonner Deux jours ont permis d’effacer un siècle Six grands pins qui ont mis tant d’années à grandir Le petit homme peut dormir Sa volonté a été exaucée Privant ses voisins de beauté Les géants ne sont plus C’était leur dernier printemps Le petit homme l’a décidé Le cyprès est seul Tout étonné d’être gracié S’il n’en reste qu’un Ce sera celui là. Agat Beg Meil le 30 mars 2023